couverture

Séminaire (Le)

Volume 19, Ou pire

Lacan, Jacques

  • Éditeur : Seuil
  • Collection : Champ freudien
  • ISBN 9782020971652
  • Paru le 1 octobre 2011
  • 39,95 $ *
  • Sciences sociales

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Résumé

Ce séminaire constitue un ensemble avec le séminaire 18, édité en 2007, avec l'idée d'une même formalisation pour structurer le même rapport sexuel, qui n'existe pas dans l'espèce humaine. Cette édition paraît au moment du trentième anniversaire de la mort de J. Lacan.

Quatrième de couverture

Rencontre fortuite d'une machine à coudre et d'un parapluie. Rencontre impossible de la baleine et de l'ours blanc. L'une, forgerie de Lautréamont ; l'autre, ponctuation de Freud. Toutes deux, mémorables. Pourquoi ? Certainement, elles chatouillent quelque chose en nous. Lacan dit quoi. Il s'agit de l'homme et de la femme.. Entre les deux, point d'accord ni d'harmonie, pas de programme, rien de pré-établi : tout est livré au petit bonheur la chance, ce qui s'appelle en logique modale la contingence. On n'en sort pas. Pourquoi est-elle fatale, c'est-à-dire nécessaire ? Il faut bien penser qu'elle procède d'une impossibilité. D'où le théorème : «Il n'y a pas de rapport sexuel.» Cette formule est aujourd'hui fameuse.. À la place de ce qui ainsi fait trou dans le réel, il y a pléthore : images qui leurrent et qui enchantent, discours qui prescrivent ce que ce rapport doit être. Ce ne sont que des semblants, dont la psychanalyse a rendu l'artifice patent pour tous. Au XXIe siècle, c'est acquis. Qui croit encore que le mariage ait un fondement naturel ? Puisque c'est un fait de culture, on s'adonne à l'invention. On bricole de toutes parts d'autres constructions. Ce sera mieux... ou pire.. «Y a de l'Un.» Au coeur du présent Séminaire, cet aphorisme, passé inaperçu, complète le «Il n'y a pas» du rapport sexuel, en énonçant ce qu'il y a. Entendez, l'Un-tout-seul. Seul dans sa jouissance (foncièrement auto-érotique) comme dans sa signifiance (hors sémantique). Ici commence le dernier enseignement de Lacan. Tout est là de ce qu'il vous a appris, et pourtant tout est neuf, renouvelé, sens dessus dessous.. Lacan enseignait le primat de l'Autre dans l'ordre de la vérité et celui du désir. Il enseigne ici le primat de l'Un dans la dimension du réel. Il récuse le Deux du rapport sexuel comme celui de l'articulation signifiante. Il récuse le grand Autre, pivot de la dialectique du sujet, il lui dénie l'existence, et le renvoie à la fiction. Il dévalorise le désir, et promeut la jouissance. Il récuse l'Être, qui n'est que semblant. L'hénologie, doctrine de l'Un, surclasse ici l'ontologie, théorie de l'Être. L'ordre symbolique ? Ce n'est rien d'autre dans le réel que l'itération du Un. D'où l'abandon des graphes et des surfaces topologiques au profit des noeuds, faits de ronds de ficelle qui sont des Uns enchaînés.. Souvenez-vous : le Séminaire XVIII soupirait après un discours qui ne serait pas du semblant. Eh bien, avec le Séminaire XIX, voici l'essai d'un discours qui prendrait son départ du réel. Pensée radicale de l'Un-dividualisme moderne.. Jacques-Alain Miller .