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Dans la perspective de la sociologie empirique adoptée par l'auteur, l'art est fondamentalement quelque chose que les gens font ensemble. Douze articles sur l'art, écrits depuis la parution des Mondes de l'art (Flammarion, 1988).
La discipline que j'ai à l'esprit est un rameau de la sociologie empirique, qui s'intéresse à l'organisation des activités, au développement et au maintien des traditions, à la formation des acteurs, aux mécanismes de distribution, au public et à ses goûts. Pour ce type de sociologie, l'art est fondamentalement quelque chose que les gens font ensemble. Les sociologues qui travaillent selon ces principes ne cherchent guère à «décoder» les œuvres d'art, ou à faire ressortir le sens caché de l'œuvre en le présentant comme un miroir de la société. Ils préfèrent la considérer comme la résultante du travail convergent de nombre de personnes.. L'autre type de sociologie, plus traditionnelle, s'intéresse à l'œuvre de grands génies qui travaillent plus ou moins de manière isolée - de grands écrivains ou des compositeurs majeurs - alors que celle-ci évoque davantage ce qui se fait dans les arts collectifs, comme le cinéma, où il n'est pas toujours facile de savoir à qui on doit tel ou tel effet, ou qui en est responsable. Cette sociologie s'intéresse moins aux génies et aux œuvres d'exception, et davantage à ceux qui accompagnent le projet et font les basses tâches et sans qui, bien entendu, presque rien ne se fait dans le domaine de l'art.. (Extrait de la lettre à Charles Seeger).
