couverture

Un pays pour un autre

Charland, Jean-Pierre

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Quatrième de couverture

Faire du Canada un nouveau pays appelé la Nouvelle-Irlande, avec Montréal comme capitale ! Voilà le projet mis de l'avant par la Fraternité fénienne, une association dont le siège social se trouvait à New York, en collaboration avec une autre association révolutionnaire, la Fraternité républicaine irlandaise, celle-là établie à Dublin. Pareil projet paraît aujourd'hui insensé. En 1865, alors que la Guerre de sécession tirait à sa fin et que les États-Unis proposaient ouvertement d'envahir le Canada, cette menace s'avérait suffisamment réaliste pour accélérer le projet de fédération proposé par les politiciens John A. Macdonald et George-Étienne Cartier. Recrutant parmi les vétérans de l'armée nordiste, la Fraternité fénienne lança trois projets d'invasion du Canada, en 1866, 1870 et 1871, ses membres pas-sant la frontière les armes à la main au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario et au Manitoba. Si ces diverses tentatives furent des échecs, cela tenait moins à l'absence de résolution des envahisseurs qu'à l'extraordinaire facilité avec laquelle les autorités britanniques plaçaient des espions à tous les niveaux des deux organisations révolutionnaires irlandaises. Au Canada, cette menace permit à ses services secrets naissant de faire ses premières armes. De leur côté, les révolutionnaires pouvaient riposter. Un politicien canadien d'origine irlandaise paya de sa vie son opposition à leurs menées : Thomas D'Arcy McGee fut assassiné sur le pas de sa porte, à Ottawa, pour avoir demandé à ses com-patriotes de devenir de bons citoyens canadiens. Le lecteur accompagnera l'un de ces espions, recruté d'abord par les autorités britanniques pour espionner les milieux irlandais de New York, puis ensuite par le gouvernement canadien pour poursuivre le même travail à Montréal. Pas tout à fait Irlandais, pas tout à fait Canadien français, pas tout à fait Américain mais de plus ne plus Canadien, utilisant indifféremment les patronymes de David Devlin et David Langevin, cet espion allait côtoyer les dirigeants des mouvements révolutionnaires de la métropole américaine, de Dublin et de Montréal, mais aussi les politiciens désireux de donner naissance au Canada. Respectueux de la réalité historique, ce roman met en lumière un aspect méconnu de la naissance de la fédération canadienne tout en traçant un portrait fascinant de la vie urbaine au moment où la révolution industrielle prenait son essor.