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Pendant des siècles, les littératures occidentales ont puisé leur inspiration dans la Bible, la mythologie gréco-latine et la culture judéo-chrétienne. Ces sources d'influence s'affaiblissent aujourd'hui à cause de leur manque d'universalité. Cet essai présente la perte de la culture et du sens religieux comme la cause d'un appauvrissement des littératures française et européenne.
L'empreinte culturelle de la Bible . La Bible est-elle encore à l'arrière-plan de notre littérature ? Grande dispensatrice de sens, parapet de papier dressé entre nous et les précipices de l'absurde, la Bible demeure l'insurpassable roman des origines avec ses myriades de personnages, figures, événements et symboles. Mais toute cette mythologie sacrée participe-t-elle encore de ce qui peut venir enrichir, aujourd'hui, le trésor de la tribu ?. Ou bien y a-t-il, ou y a-t-il eu, déjà, affaire consommée, solution de continuité ? Et peut-être, de ce fait, perte de ressorts nécessaires, pour inconscients ou subtils qu'ils aient pu être, à la survie d'un véritable dynamisme littéraire. Disparition d'un interlocuteur aussi nécessaire qu'invisible de l'écrivain ? Laïcisation de la littérature ? Mais peut-il y avoir une littérature laïque digne de ce nom sans imprégnation par le religieux et affleurement d'une rébellion jamais satisfaite contre la tyrannie du sacré ?. Plus prosaïquement, on peut redouter que la dissipation de cette culture parmi les jeunes générations rende plus difficile encore la compréhension de notre corpus littéraire, et que la perte de ces référents ne soit un mauvais coup porté à la vocation universaliste et humaniste dont notre littérature aura été un relais essentiel dans l'esprit des hommes !. Chantal Labre et Jean-Claude Eslin, au fil de cet essai stimulant, affrontent en parfaite indépendance d'esprit et avec originalité ces questions que tout lecteur, tout étudiant en lettres est amené à se poser..
