couverture

Europe, n° 978

Vélimir Khlebnikov

  • Éditeur : Europe
  • ISBN 9782351500354
  • Paru le 9 novembre 2010
  • 34,95 $ *
  • Essais

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Résumé

Etudes et témoignages sur ce grand poète russe pour découvrir cette figure majeure du futurisme russe et comprendre comment V. Khlebnikov fut un "novateur par excellence".

Quatrième de couverture

Généralement classé comme figure majeure du Futurisme russe, Vélimir Khlebnikov (1885-1922) peut enjamber avec aisance la clôture des commodes typologies. Éveilleur d'avenir, il fut aussi un aventurier de la «nuit étymologique», comme le nota Mandelstam qui salua en lui un des plus féconds créateurs d'images à l'échelle des siècles. Khlebnikov comparait le langage de l'homme à un sac rempli de papillons. Éternel vagabond, aiguillonné par un intarissable désir d'itinérance, ses amis à leur tour le comparaient à un héron cendré ou à quelque échassier pensif, avec son habitude de rester debout sur une jambe, ses déambulations silencieuses, ses brusques envols pour de longues migrations vers les espaces insoupçonnés du futur ou les forêts ombreuses de l'archaïque. Mais aussi bien, il pérégrina jusqu'à l'épuisement à travers la Russie, promenant partout les eaux claires de son regard et l'audace d'un esprit intrépide. À Kharkov, il fut le témoin des furies de la guerre civile. Avec les troupes de l'Armée rouge, il se rendit jusqu'au nord de l'Iran où il reçut de ses amis persans les surnoms de «derviche russe» et de «prêtre des fleurs». «Novateur par excellence», selon le mot d'Anna Akhmatova, Khlebnikov était convaincu de la consubstantialité de l'univers et de la parole comme créations rythmiques continues. Il inventa des formes inédites, bouscula les frontières entre art et science et opéra un gigantesque déplacement des valeurs esthétiques. Il voulut établir les lois pures du temps afin de libérer le monde des périls et des guerres en rendant la «destinonavigation» humaine aussi tranquille que sur un fleuve dont on a balisé les écueils. Dans la plénitude du grand songe, il aura saisi l'art dans sa pure fonction exploratrice et comme foyer intégrateur de tous les temps. En compagnie de Khlebnikov qu'il avait fréquenté dans sa jeunesse, Roman Jakobson disait avoir éprouvé «la sensation rare et saisissante d'être soudain en présence d'un génie». Ce numéro d'Europe offre en langue française le plus vaste ensemble d'études et de témoignages jamais dédié à ce jour au grand poète russe..