couverture

Tombe de sommeil

Nancy, Jean-Luc

  • Éditeur : Galilée
  • Collection : Lignes fictives
  • ISBN 9782718607368
  • Paru le 13 mars 2007
  • 31,50 $ *
  • Philosophie

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Résumé

Sans chercher à mettre en doute la sentence des Lumières qui veut que le sommeil engendre des monstres, le philosophe se demande s'il n'existe pas quelque chose comme une raison du sommeil, une raison à l'oeuvre dans la forme et la modalité du sommeil. Texte présenté sous le titre Ars somni dans le catalogue de l'exposition Dormir, rêver... (Bordeaux, 2006).

Quatrième de couverture

Le sommeil n'intéresse guère la philosophie que comme une négativité sans emploi, sans autre usage que le repos du corps ou bien la production de signes d'une nuit de l'âme.. « Le sommeil de la raison engendre des monstres » est une sentence des Lumières qu'il ne s'agit pas de mettre en doute. Mais il convient aussi de se demander s'il n'existe pas quelque chose comme une raison du sommeil, une raison à l'oeuvre dans la forme ou dans la modalité du sommeil. C'est-à-dire dans un être-en-soi qui n'est pas un « soi », dans une absence d'égoïté, d'apparaître et d'intention, dans un abandon grâce auquel se creuse un non-lieu partagé par tous.. S'y atteste quelque chose comme une égalité de tous dans le rythme du monde. Avec elle, une victoire toujours renouvelée sur la peur de la nuit. Une confiance dans le retour du jour, dans le retour à soi, à nous - chaque jour différents, imprévus, non doués de significations préalables.. Car c'est de trouver à nouveau le sens qu'il s'agit dans cette supposée perte de sens, de conscience et de contrôle. Non pas retrouver du sens qui serait déjà prêt, comme celui des philosophies, des religions, des progressismes ou des intégrismes (de tous les -ismes, dont la démolition n'est jamais assez farouche), mais ouvrir à nouveau la source qui n'est pas celle d'un sens, mais qui fait la plus propre nature du sens, sa vérité : l'ouverture, le jaillissement, l'infini.. Sommeil comme ressource du commencement, du recommencement. Veille d'un lendemain auquel on ne demande rien que de venir. Confiance sans promesse à travers la nuit que traverse en ce moment la terre difficile aux hommes.. (À l'aube, les bêtes viennent lécher les sueurs, les humeurs ou les pleurs de la nuit.).