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Le travail de deuil dans lequel nous plonge Devenir vieux nous fait reconsidérer l’existence depuis ses traces, ses manques. Le processus qui s’opère ici nous découvre ce que nous ne savions peut-être pas chercher : la chambre claire où repose, leur souvenir en offrande, chacun de nos disparus.
Étienne Lalonde est né à Montréal. Il publie ses premiers textes en 1996 et fonde, deux ans plus tard, le Groupe artistique Ichor et la revue Fresque. Écrivain et critique, il a fait paraître, aux Éditions Les Herbes rouges, C’est encore la guerre (finaliste au Prix de poésie Terrasses Saint-Sulpice de la revue Estuaire) et Histoires naturelles.
Un dimanche, une tempête. La disparition du fils. Ce jour déjà lointain où brusquement il a manqué à l’appel. Que s’est-il passé ? À cette question, deux réponses – deux litanies hantées –, celles d’un père et d’une mère, leurs voix tendues au-dessus du silence. Deux accusés, deux naufragés à la dérive dans le mauvais temps qui menace au détour de chaque parole. Questionnés par lui, fustigés par elle, le ciel et l’océan, qui furent les derniers à voir l’enfant vivant. Devenir vieux aborde cette tragédie qu’est la perte d’un enfant. Dans une poésie pleine de délicatesse, où s’interpénètrent la familiarité intime et l’évocation onirique, s’accomplit le tour de force de témoigner de l’indicible douleur. Le travail de deuil dans lequel nous plonge Devenir vieux nous fait reconsidérer l’existence depuis ses traces, ses manques. Le processus qui s’opère ici nous découvre ce que nous ne savions peut-être pas chercher : la chambre claire où repose, leur souvenir en offrande, chacun de nos disparus.
