Adieu, vert paradis

Caché sous son lit, un garçon de sept ans est témoin d'un acte sordide qui met d'un seul coup fin pour lui aux rêves du «vert paradis» de l'enfance. Il ne peut en parler à personne et commence à perdre pied. Aveuglé par la rancoeur, il décide de faire du mensonge et de la délation ses instruments de vengeance.

Originaire du Caire, en Égypte, Alexandre Lazaridès vit à Montréal depuis 1965 et a été couronné de nombreuses distinctions. Il a fait carrière dans l'enseignement collégial, a publié un essai, Valéry. Pour une poétique du dialogue (Presses de l'Université de Montréal, 1978), et s'est intéressé à la critique dramatique et musicale. Adieu, vert paradis est son premier roman, pour lequel il a été finaliste au prix Robert-Cliche 2008 et pour lequel il a reçu en 2010 le prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec.

Caché sous son lit, un garçon de sept ans est témoin d'un acte sordide qui met d'un seul coup fin pour lui aux rêves du «vert paradis» de l'enfance. Il ne peut en parler à personne et commence à perdre pied. Aveuglé par la rancoeur, il décide de faire du mensonge et de la délation ses instruments de vengeance. Mais il ne peut en prévoir toutes les conséquences sur son entourage et sur lui-même. Il grandit ainsi en essayant de survivre aux divers drames qu'il a provoqués, la conscience toujours à vif. Le récit de ses souvenirs est ponctué d'intermèdes dans lesquels le narrateur, devenu adulte, mari et père heureux en apparence, va découvrir, grâce à un détail fortuit, les dessous du naufrage familial d'antan, bien plus complexes et sombres qu'il ne le croyait ; il parviendra même à remonter jusqu'à leur lointaine source empoisonnée. C'est avec une écriture d'une grande musicalité que l'auteur présente l'alternance des souvenirs d'enfance dans cet univers familial oppressant, et le récit libérateur que l'adulte réussit à faire de son passé, composant un roman riche et intense. Sur deux modes narratifs contrastés et complémentaires, deux pays très éloignés l'un de l'autre, autant dans l'espace que dans le temps, Adieu, vert paradis forme un double contrepoint qui met peu à peu en lumière une difficile reconquête de soi par la mémoire et la parole.