couverture

Une brûlante inquiétude

Leclerc, Michel

  • Éditeur : LE NOROÎT
  • 148 pages
  • ISBN 9782897662394
  • Paru le 23 mars 2020
  • 21,00 $ *
  • Poésie

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Résumé

«Qui, si je criais, parmi la cohorte des anges, m’entendrait? » L’appel tourmenté de Duino résonne encore jusqu’à nous. Jamais autant qu’aujourd’hui la parole n’a-t-elle parue aussi fragile et si peu apte à rendre compte du réel, comme si les mots n’appartenaient plus à ce monde, chargés d’oubli plutôt que de sens, à la manière d’un vestige effondré. Qui parle, d’ailleurs, en chacun de nous? Plus nos voix se mêlent les unes aux autres, moins elle semblent constituer un discours commun. Comme un homme sans os, elles sont devenues une forme indéfinie et trop souvent vaine. Dans le brouhaha des voix qui s’entremêlent, écouter ressemble à une idée morte, tandis que la parole a peu à peu quitté le champ de la culture pour disparaître dans l’insistante affirmation de soi. Parler serait-il donc devenu inutile? Et écrire un exercice ne pouvant aboutir qu’à l’énormité du vide? Pourtant non, car nous n’avons rien d’autre que les mots, toujours inaboutis et traversés de noir; ils sont les seuls interstices de nos vies où le temps ait un sens et grâce auxquels l’humanité peut encore crier: « ne m’oubliez pas! » Parler aux dépens des mots eux-mêmes est si nécessaire, sachant que le souffle qui les porte ne fait qu’un avec le coeur des choses.

Biographie de l'auteur.e

Michel Leclerc est né à Montréal et vit à Québec depuis 1989. Après des études à l’Institut d’études politiques de l’Université de Bordeaux, il a poursuivi des études de doctorat en sociologie des sciences à l’Université de Montréal. Il a collaboré aux revues Estuaire, Liberté et Possible et publié une quarantaine d’articles scientifiques dans des revues nationales et internationales. Il est l’auteur d’une douzaine d’ouvrages, dont plusieurs romans parus à l’Hexagone et chez Hurtubise HMH. Il a également publié deux essais, La science politique au Québec (l’Hexagone, 1982) et Les enjeux économiques et politiques de l’innovation (Presses de l’Université du Québec, 1990). Il a été finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada (1982) et au prix Alain-Grandbois (2005) de l’Académie des lettres du Québec.AU NOROÎT, il a publié Une brûlante inquiétude (2020), Un refuge au milieu des flammes (2018), La fatigue et la cendre (2007), Le livre de l’échoppe (2004), Si nos âmes agonisent (2003), Comme venu des lointains (2002) et Poèmes de l’infime amour (1997).Une rétrospective de son œuvre a paru sous le titre Des mots au bord de la nuit. Poèmes 1977-2007 (collection «Ovale», 2017).

Quatrième de couverture

«Qui, si je criais, parmi la cohorte des anges, m’entendrait? » L’appel tourmenté de Duino résonne encore jusqu’à nous. Jamais autant qu’aujourd’hui la parole n’a-t-elle parue aussi fragile et si peu apte à rendre compte du réel, comme si les mots n’appartenaient plus à ce monde, chargés d’oubli plutôt que de sens, à la manière d’un vestige effondré. Qui parle, d’ailleurs, en chacun de nous? Plus nos voix se mêlent les unes aux autres, moins elle semblent constituer un discours commun. Comme un homme sans os, elles sont devenues une forme indéfinie et trop souvent vaine. Dans le brouhaha des voix qui s’entremêlent, écouter ressemble à une idée morte, tandis que la parole a peu à peu quitté le champ de la culture pour disparaître dans l’insistante affirmation de soi. Parler serait-il donc devenu inutile? Et écrire un exercice ne pouvant aboutir qu’à l’énormité du vide? Pourtant non, car nous n’avons rien d’autre que les mots, toujours inaboutis et traversés de noir; ils sont les seuls interstices de nos vies où le temps ait un sens et grâce auxquels l’humanité peut encore crier: « ne m’oubliez pas! » Parler aux dépens des mots eux-mêmes est si nécessaire, sachant que le souffle qui les porte ne fait qu’un avec le coeur des choses.