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Cet essai s'articule sur un paradoxe : le monde actuel est régi par l'esthétique, le cosmétique alors qu'il n'existe plus d'oeuvre d'art dans le sens fort du terme. L'auteur constate la fin du régime traditionnel de l'art au profit d'oeuvres à sensation aux repères et à l'identité éphémères.
L'ère contemporaine est celle d'un paradoxe: tandis que triomphe l'esthétique, jusque dans les objets les plus quotidiens et les plus triviaux, le monde de l'art se détourne des oeuvres, pour proposer des démarches, des installations, des performances. Appuyant sa démonstration sur une connaissance approfondie de l'art contemporain, dont il propose une description «pour ainsi dire ethnographique», Yves Michaud analyse les principales théories esthétiques actuelles dans leur capacité à rendre compte de cette évolution de l'art.. Parallèlement, il scrute dans les modes de vie contemporains les effets d'une esthétisation de l'existence, dont il voit notamment la trace dans la mode, le culte du corps ou le tourisme.. Au-delà des polémiques sur l'art contemporain, Yves Michaud constate ici son évanescence: «L'art se réfugie alors dans une expérience qui n'est plus celle d'objets entourés d'une aura, mais d'une aura qui ne se rattache à rien ou quasiment rien. Cette aura, cette auréole, ce parfum, ce gaz, comme on voudra l'appeler, dit à travers la mode l'identité de l'époque.».