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Ce deuxième volume, d'une série de trois qui entend faire la synthèse de la recherche historique sur l'évolution culturelle du corps, dans la société occidentale, s'attache ici à la période entre 1789 et 1914, et met l'accent sur le corps des anatomistes, le corps observé, manipulé, disséqué et aussi sur le corps qui souffre et qui jouit.
LE CORPS OCCUPE UN LIEU DANS L'ESPACE. IL EST LUI-MÊME UN TERRITOIRE QUI POSSÈDE SES ENVELOPPES : LA PEAU, LE HALO SONORE DE SA VOIX, L'AURA DE SA RESPIRATION.. Ce corps physique, matériel, peut être touché senti, contemplé. Les savants le manipulent et le dissèquent. Ils mesurent sa masse, sa densité, son volume, sa température. Ils analysent son mouvement. Ils le travaillent. Mais ce corps des anatomistes, des physiologistes et des gymnastes diffère radicalement du corps qui souffre et qui jouit.
Or, le plus souvent, les historiens se sont montrés oublieux de la tension instaurée entre l'objet de science, de travail, le corps productif, expérimental, le corps inclus dans l'univers technico-scientifique contemporain et la corps qui éprouve le plaisir ou la douleur. C'est le rétablissement d'un équilibre entre ces deux perspectives qui est tenté dans ce livre.
Le long XIXe siècle dont il est ici question était en outre suffisamment riche de novations pour justifier que l'accent fût mis sur des processus aussi actifs que l'emprise de la médecine anatomo-clinique et de la phrénologie, l'avènement de l'anesthésie, l'élaboration d'un imaginaire de la relation charnelle, l'émergence de la sexologie, l'essor de la gymnastique et du sport, l'apparition de nouvelles machines imposée par la révolution industrielle, ou le dessin de nouvelles représentations sociales du corps..