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T. Todorov évoque ici son évolution dans ce qu'il appelle la zone grise du socialisme réel (la Bulgarie), ses travaux en sémiotique littéraire, ses liens avec R. Barthes, G. Genette ou R. Jakobson, sa position antipolitique en mai 68, puis son intérêt pour l'histoire, la morale, la politique. Récit de son itinéraire et réflexion sur une vie et une oeuvre marquées par le refus des dogmatismes.
Tzvetan Todorov, directeur de recherche au CNRS, né en Bulgarie en 1939, il vit en France depuis 1963 et il est l'auteur de nombreux ouvrages traitant de littérature, d'histoire, de politique et de morale. Père de trois enfants, il est marié à la romancière Nancy Huston.
Catherine Portevin, née en 1962, est journaliste à Télérama, où elle dirige la rubrique «Débats».
Devoirs et délices
On fait tout pour son ami comme pour soi, non par devoir mais par délice, écrivait Rousseau. À d'autres moments, le devoir s'impose, alors que le délice est absent. De l'un à l'autre oscille notre vie à tous.
«Au fur et à mesure que nous avancions dans nos entretiens, je me suis aperçu que j'avais mené une vie de passeur de plus d'une façon : après avoir traversé moi-même les frontières, j'essayais d'en faciliter le passage à d'autres. Frontières d'abord entre pays, langues, cultures ; ensuite entre domaines d'étude et disciplines scientifiques dans le champ des sciences humaines. Mais frontières aussi entre le banal et l'essentiel, le quotidien et le sublime, la vie matérielle et la vie de l'esprit. Dans les débats, j'aspire au rôle de médiateur. Le manichéisme et les rideaux de fer sont ce que j'aime le moins.»