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La narratrice travaille pour un archéologue, Osias Lorentz, qui s'intéresse à la statuaire sumérienne. Elle est fascinée par ce savant séduisant et sympathique et ne vit que pour lui. Divorcé, Osias se remarie puis met enceinte une bédouine. Manifestement, il n'aime pas les femmes qu'il a épousées. Selon la narratrice, il est amoureux d'une inconnue qu'elle surnomme Esther Mésopotamie.
«Osias Lorentz venait d'acheter la maison de Deir es-Zor où il avait passé, seul, sa première journée et, seul, sa première nuit, lorsqu'il a entendu un bruit de pas léger sur le sable de la cour. Et lui qui l'instant précédent ne connaissait même pas la raison de son achat a compris presque simultanément qu'il espérait percevoir un tel bruit de pas, ténu, distrait, attaché à lui et indépendant de lui, et que celui qu'il entendait dans son dos, comme s'il était poussé par le soleil levant, n'était pas celui qu'il espérait. Celui qu'il espérait était tout autre, imprévisible. Maintenant, la femme qui n'était pas Esther avait pénétré dans la maison.». Voilà vingt ans que la narratrice vit et travaille chez Osias Lorentz, spécialiste de la statuaire sumérienne, sous le regard de la fidèle Ana, une gouvernante capverdienne. Chacune à sa manière, les deux femmes sont en adoration devant ce savant séduisant, mais taciturne et presque toujours absent, car il voyage de par le monde, le plus souvent en Mésopotamie. Tandis qu'il mène sa vie, se marie, a des liaisons, toutes deux pensent que durant ces années il n'a vraiment aimé qu'une certaine Esther, dont elles ne savent rien et dont l'identité sera, pour elles comme pour Osias, une révélation. Ce roman offre à la fois une description lucide et douce de la passion amoureuse et une profonde réflexion sur l'imagination et la fiction..