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Pour Jean Guilaine, le néolithique inaugure les temps historiques et pose le socle initial de nos sociétés. Les populations rurales sont confrontées à la plupart des problèmes des communautés historiques : pression démographique, politiques de colonisation, etc. Trois prénoms incarnent cette révolution : Caïn le premier agriculteur, Abel le premier berger et Ötzi, l'homme des glaces.
Jean Guilaine est professeur d'archéologie au Collège de France, où il est titulaire de la chaire de « Civilisations de l'Europe au néolithique et à l'âge du bronze ».
Caïn, Abel, Ötzi
L'héritage néolithique
Vers la fin des temps paléolithiques, au terme de près de trois millions d'années d'histoire, l'humanité change brusquement de façon de vivre : des groupes de chasseurs-cueilleurs font l'expérience de la sédentarisation, renforcent l'aspect végétal de leur diète, commencent à manipuler céréales et animaux et se transforment peu à peu en agriculteurs et en éleveurs. Le néolithique a commencé.
Pour Jean Guilaine, ce moment de basculement n'est pas tant une fin qu'un commencement : étalé suivant les régions d'environ - 12000 à - 3000, il ouvre les portes de l'histoire et pose le socle initial de nos sociétés. Car ces populations, désormais rurales, sont assez vite confrontées à la plupart des problèmes des communautés historiques : pulsions démographiques, politiques de colonisation, implantation de frontières, maîtrise de la nature, luttes pour le pouvoir, conflits intervillages...
Trois noms symbolisent cette révolution : Caïn, le premier agriculteur, Abel, le premier berger, et Ötzi, alias Hibernatus ou l'Homme des glaces, peut-être le premier... tueur en série. Pour l'auteur, cet éventail de rôles délivre la leçon du néolithique. Bien investi, régulé, le milieu est le meilleur auxiliaire de l'homme ; mais pressions démographiques, appât du profit, stratégies économiques pour vivre aux dépens des plus faibles entraînent une exploitation exacerbée de l'environnement et un monde aux tensions permanentes.