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1949. Le procès de Céline va s’ouvrir. L’écrivain cherche des soutiens. Henri Mondor se laisse convaincre ; chirurgien, homme de lettres, académicien, il sera le 'Grand Savant, couvert de Gloire, repêchant du gibet le minable pustuleux poëtasseux confrère'. Céline ne cessera plus de le solliciter, et il utilisera la notoriété de son 'illustre ami' pour bâtir sa propre légende. Les lettres inédites retrouvées par Cécile Leblanc à la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet retracent l’histoire de cette construction, qui est aussi celle d'une obsession. Cette obsession, c’est la Pléiade. Céline veut en être. Mais il lui faut, en guise de préfacier, 'un parrain illustre et bienveillant'. Mondor, une fois de plus, serait l’homme de la situation. Reste à le persuader, et à l’orienter. Tel est l'intérêt majeur de ces lettres : le romancier y réinvente sa vie et y livre au 'cher Maître' les clefs de son art. Quand, en 1960, il reçoit la préface (ici reproduite en annexe), il est au comble de la joie : ce qu’y dit Mondor est l’exact reflet de ce que son 'poëtasseux confrère ' lui a dicté, lettre après lettre.
Né en 1894 à Courbevoie, près de Paris, Louis-Ferdinand Céline (pseudonyme de L.-F. Destouches) prépare seul son baccalauréat tout en travaillant. Engagé en 1912, il est gravement blessé en novembre 1914. Invalide à 75 % et réformé, il devient agent commercial et part au Cameroun (1916), puis à Londres (1917). Après la Victoire, il fait des études de médecine, puis accomplit des missions en Afrique et aux États-Unis pour le compte de la Société des Nations. De retour en France, il exerce la médecine dans la banlieue parisienne et publie en 1932 son premier ouvrage