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En 1860, Hugo rend visite au savant Arago à l'Observatoire de Paris. Contemplant le relief lunaire à la lunette astronomique, V. Hugo baptise l'un des sommets le Promontoire du songe, se livrant à une vaste réflexion sur le rêve et la fable, et sur leur interprétation romantique.
Le promontoire du songe . Invité trente ans plus tôt par son ami Arago, directeur de l'Observatoire, à regarder la lune au télescope, Victor Hugo se souvient n'avoir d'abord rien vu sinon « un trou dans l'obscur ». À lire les pages éblouissantes qu'il consacre à la découverte soudaine de la lune, de son relief et du volcan appelé le Promontoire du songe, on comprend qu'il s'agit pour lui de l'un de ses « profonds souvenirs ». Scène primordiale, pourrait-on dire, en ce que cette « secousse du réel », dont il dit la nécessité, fait voir, entre la « lune métaphorique » des poètes et la « lune algébrique » des savants, justement ce qu'on ne pourrait voir autrement, la « mappemonde de l'ignoré », nous rappelant que nous avançons dans l'inconnu. Et voilà que devant ce débordement de ce qui est par ce qui advient, la réflexion de Victor Hugo, tentant de penser ce à quoi il vient d'assister, se fait elle-même débordement, prolifération, foisonnement, jusqu'à retrouver, comme par mimétisme, les fulgurances, les aberrations, les monstruosités mais aussi le tragique, le grotesque, l'« hilarité des ténèbres »..., ramenant à la source d'une imagination toujours en quête d'elle-même comme de l'insaisissable..