* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Dans un article paru en 1999 dans Le Débat, Nathalie Heinich proposait de considérer l’art contemporain comme un genre de l’art, différent de l’art moderne comme de l’art classique. Il s’agissait d’en bien marquer la spécificité – un jeu sur les frontières ontologiques de l’art – tout en accueillant la pluralité des définitions de l’art susceptibles de coexister. Quinze ans après, la querelle de l’art contemporain n’est pas éteinte, stimulée par l’explosion des prix, la spectacularisation des propositions et le soutien d’institutions renommées, comme l’illustrent les installations controversées à Versailles. Dans ce nouveau livre, l'auteur pousse le raisonnement à son terme : plus qu’un genre artistique, l’art contemporain fonctionne comme un nouveau paradigme, autrement dit une structuration générale des conceptions admises à un moment du temps, un modèle inconscient qui formate le sens de la normalité. Nathalie Heinich peut dès lors scruter en sociologue les modalités de cette révolution artistique dans le fonctionnement interne du monde de l’art : critères d’acceptabilité, fabrication et circulation des œuvres, statut des artistes, rôle des intermédiaires et des institutions... Une installation, une performance, une vidéo sont étrangères aux paradigmes classique comme moderne, faisant de l’art contemporain un objet de choix pour une investigation sociologique raisonnée, à distance aussi bien des discours de ses partisans que de ceux de ses détracteurs.Prix Montyon 2015
Sociologue, directeur de recherches au CNRS, Nathalie Heinich est l’auteur de nombreux ouvrages parus aux éditions Gallimard, dont, récemment, De la visibilité (Bibliothèque des Sciences humaines, 2012), Le paradigme de l’art contemporain (Bibliothèque des Sciences humaines, 2014), Des valeurs (Bibliothèque des Sciences humaines, 2017), L’élite artiste (Folio essais n° 638), États de femme (Tel n° 422).