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Comme tous les gamins d’Algérie, je vivais dans la crainte de ne pas être assez bon pour échapper au châtiment du Grand Méchant Allah. À l’école non plus, je n’échappais pas à la question. En classe, nous apprenions l’arabe en récitant le Coran. Pour lire le Coran, il fallait connaître l’arabe et pour connaître l’arabe, le Coran… un cercle arabo-islamo-vicieux. Je n’y entendais bientôt plus rien, ni à l’arabe ni au Coran… alors je recevais des coups de règle sur les doigts parce que je m’étais trompé pendant ma récitation de la sourate qui nous promettait l’enfer, elles nous le promettaient toutes. Je ne sais combien de fois reviennent les mots Djahanem et châtiment dans le Coran, mais c’est impressionnant. Tout le Livre tourne autour de ces deux mots : enfer et damnation. Ainsi débute le récit d'une libération, celle de l’auteur. Celui-ci finira par rejeter la religion de ses ancêtres, l’islam, se détachera de la nation où il est né et refusera tous les endoctrinements pour trouver refuge dans les livres et la littérature.
Salim Bachi a publié aux Éditions Gallimard Le chien d’Ulysse (collection blanche, 2001, Folio n° 5616), La Kahéna (collection blanche, 2003), Tuez-les tous (collection blanche, 2006, Folio n° 4649), Les douze contes de minuit (collection blanche, 2007), Le silence de Mahomet (collection blanche, 2008, Folio n° 4997), Amours et aventures de Sindbad le Marin (collection blanche, 2010).
Salim Bachi a déjà publié huit romans, qui ont été remarqués par la critique et couronnés de plusieurs prix, parmi lesquels Le chien d’Ulysse, Le silence de Mahomet et Le consul.
