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Personne n'a connu Gertrude Stein comme la fidèle Alice Toklas qui vécut à ses côtés, jour après jour, mais qui n'eut jamais le loisir de raconter sa vie ni d'écrire ses Mémoires. Par un curieux renversement des choses, c'est Gertrude Stein qui, au début des années 30, se substitue à elle pour le faire et, du même coup, pour se raconter à travers ce témoin.. Et voici ressuscitée l'image de Gertrude, imposante dans son quartier général de la rue de Fleurus, sûre de son jugement ; n'est-elle pas la première à découvrir ces inconnus : Cézanne, Picasso, Matisse ?. «C'était l'époque où tout le monde à Paris avait vingt-six ans», dit Alice, Les amitiés se nouent, des cercles se forment : Picasso, Braque, Matisse, Juan Gris, Apollinaire, Marie Laurencin, Max Jacob, le Douanier Rousseau, Vollard, Erik Satie, Sylvia Beach et Adrienne Monnier, Man Ray, Ezra Pound, Jean Cocteau, Supervielle, René Crevel, Scott Fitzgerald, T.S. Eliot, Hemingway enfin. Gertrude Stein séduit par sa finesse et son intelligence. Elle a le don de faire parler tout le monde, et décrit, de manière toujours savoureuse, leurs rapports, leurs aventures, le visage de leur intimité.. Alice Toklas l'effacée permet d'autant mieux à Gertrude Stein de s'en tenir à un parti pris de simplicité qui a certainement apporté un souffle nouveau à la jeune littérature américaine. En racontant avec verve et sensibilité les potins du petit monde de la rue de Fleurus, elle fait la chronique d'une époque en pleine mutation intellectuelle : un livre passionnant et un document exceptionnel.. Cet ouvrage a paru pour la première fois en 1933 aux Etats-Unis..