couverture

Rome sans pape

Chroniques romaines de la fin du XXe siècle

Morselli, Guido

  • Éditeur : Gallimard
  • Collection : Du monde entier
  • ISBN 9782070285914
  • Paru le 9 février 1979
  • 16,75 $ *

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Quatrième de couverture

(Chroniques romaines de la fin du XXe siècle). Nous sommes à Rome, dans les derniers jours de ce siècle. Le pape, Jean XXIV, Irlandais dans la force de l'âge, a quitté le Vatican pour une sorte de complexe de motels, dans une bourgade des environs de Rome, Zagarolo (la résonance du mot n'est pas loin de celle qu'aurait, par exemple, Arpajon dans le contexte français). Il fait un peu de tennis, du cheval, et reste silencieux, dans une paix bucolique plutôt que religieuse.. Le narrateur, Walter, modeste prêtre suisse, attend à Rome, où il n'était pas retourné depuis trente ans, d'être reçu par le Saint-Père. Décommandé de jour en jour, il attendra l'audience un an durant, Le temps de rencontrer toutes sortes possibles de prêtres de toutes nationalités, prélats de tous rangs, théologiens de tous horizons. Mariés pour la plupart, se promenant en "jeans", fumant de la marijuana, ils offrent à Walter, observateur inquiet, attentif, ingénu, le spectacle d'un bouillonnement «théorique» où dans Rome privée de directives, toutes les données de la culture moderne et de la science alimentent la pensée de la nouvelle Eglise. De rencontre en rencontre, le narrateur nous renseigne peu à peu, et très naturellement, sur les transformations déjà accomplies. Ainsi dresse-t-il de l'Eglise catholique de l'an 2000 un panorama aussi surprenant que vraisemblable, tant les tendances qui nous sont aujourd'hui familières semblent y avoir trouvé leur aboutissement logique. Mais Walter, resté quelque peu traditionaliste, n'accueille pas sans perplexité certaines nouveautés. Passe encore que Satan, la révélation, l'Immaculée Conception soient passés de mode ; ou que la psychanalyse ait été adoptée (l'inconscient n'est-il pas à l'origine du mal ?) ; ou encore que des missionnaires entreprennent de convertir de grands ordinateurs. Mais faut-il accepter l'introduction du totémisme dans la pratique religieuse ? Ou qu'à la charité de jadis se substitue le concept politique de «socialidarité», thème du Concile préparé pour l'an 2000 ?. Roman d'anticipation, ou «politique-fiction» vue sous le biais des problèmes de l'Eglise, ce livre heureux, intelligent et fin est aussi des plus actuels. Il décrit un futur dont les prémices se manifestent à nous chaque jour. D'une débordante et souvent féroce invention satirique, il n'est cependant pas une simple charge. Avec la même maîtrise que dans Le Communiste, Morselli a su douer son anti-héros de toute la gravité nécessaire pour que ne soit jamais perdue de vue, sous l'effervescence grotesque, l'importance de ce qui est en jeu : la question de savoir si vraiment, désormais, «les voies du progrès vont coïncider avec celles de la Providence»..