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Comment parler de la puissance inventive des sciences sans que cette puissance ne se mue en justification de son pouvoir?
Invention et pouvoir : deux questions qui mettent sous tension le problème de l'activité scientifique aujourd'hui. Invention, diront ceux pour qui cette activité est d'abord productrice de sens, création sans cesse relancée de nouvelles interrogations, de nouvelles possibilités de mise en relation. Pouvoir, répondent ceux qui se demandent par quel hasard cette créativité «inventive» crée des rapports de domination sans cesse plus intenses et plus étendus sur la nature et sur les sociétés humaines.. Comment parler de la puissance inventive des sciences sans que cette puissance se mue en justification de son pouvoir ? Comment dire à la fois que les sciences «ne respectent pas» les faits et que pourtant elles ne sont pas vouées à la position unilatérale du juge qui, selon Kant, n'apprend pas mais requiert les réponses ?. A cette question, aucune «théorie de la connaissance» ne peut répondre, car il s'agit à proprement parler de questions politiques. Mais politiques également sont alors les positions des épistémologues, des scientifiques, des historiens lorsqu'ils traitent de la définition des sciences, de leurs droits et leurs devoirs. Comment apprendre à parler des sciences sans ratifier les prétentions de ceux qui parlent «au nom de la science» ?.