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A. Mizubayashi, d'origine japonaise, témoigne de son rapport à la langue française, s'interroge sur ce qui fait qu'une langue devient familière et sur la façon dont une langue structure une pensée. Ayant vécu les deux tiers de sa vie en français, il livre également ses réflexions sur son sentiment d'appartenance à une culture plutôt qu'à une autre et sur la notion d'étranger.
Une langue venue d'ailleurs . « Le jour où je me suis emparé de la langue française, j'ai perdu le japonais pour toujours dans sa pureté originelle. Ma langue d'origine a perdu son statut de langue d'origine. J'ai appris à parler comme un étranger dans ma propre langue. Mon errance entre les deux langues a commencé... Je ne suis donc ni japonais ni français. Je ne cesse finalement de me rendre étranger à moi-même dans les deux langues, en allant et en revenant de l'une à l'autre, pour me sentir toujours décalé, hors de place. Mais, justement, c'est de ce lieu écarté que j'accède à la parole ; c'est de ce lieu ou plutôt de ce non-lieu que j'exprime tout mon amour du français, tout mon attachement au japonais.
Je suis étranger ici et là et je le demeure. ».