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Analyse, depuis le XIXe siècle et le courant romantique, les représentations par les peintres de l'univers du cirque et de personnages tels que les bouffons, les clowns et les saltimbanques avec lesquels il se trouve une certaine affinité.
Depuis le romantisme le bouffon, le saltimbanque et le clown, ont été les images hyperboliques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d'eux-mêmes et de la condition même de l'art. Il s'agit là d'un autoportrait travesti, dont la portée ne se limite pas à la caricature sarcastique ou douloureuse. Une attitude si constamment répétée, si obstinément réinventée à travers trois ou quatre générations requiert l'attention. Le jeu ironique a la valeur d'une interprétation de soi par soi : c'est une épiphanie dérisoire de l'art et de l'artiste. La critique de l'honorabilité bourgeoise s'y double d'une autocritique dirigée contre la vocation «esthétique» elle-même. Nous devons y reconnaître une des composantes caractéristiques de la «modernité», depuis un peu plus d'une centaine d'années.. Jean Starobinski.