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Cette correspondance entre C. Pozzi (1882-1934) et P. Valéry (1871-1954) témoigne de leur liaison intense.
Détruite ? Perdue ? Séquestrée dans les profondeurs des bibliothèques publiques ? Pendant trois quarts de siècle, toutes les rumeurs, chacune traînant sa part de vérité, ont couru sur le destin de cette correspondance, réputée sulfureuse. On en parlait peu dans le monde, encore moins, forcément, dans la presse. Dans les publications où il était impossible d'esquiver le sujet, on s'ingéniait le plus souvent à occulter le nom des correspondants. Mais les temps ont changé, les moeurs aussi, et la voici enfin, exhibée au grand jour, cette étonnante correspondance, ou du moins ce qu'il en reste : un grand pan d'une histoire d'épanouissement amoureux et de crise affective et intellectuelle - sans doute l'essentiel. Sur fond de salons parisiens et d'opulentes villégiatures que peuplent le beau monde et les têtes pensantes des années vingt (croquées d'un trait volontiers acerbe) se déroule une relation houleuse, où, de part et d'autre et de façon répétée, un désespoir insondable succède à une indicible plénitude. Disonsle : ces lettres forment, dans leur genre, une manière de chef-d'oeuvre.. L. J..