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A partir d'une enquête sur des archives (registres des asiles et des cliniques, dossiers médicaux, etc.), ce document aborde les liens entre histoire, folie et pouvoir politique au sein de l'histoire de France. Il tente de déterminer l'impact que les événements politiques ont eu sur la folie, et d'évaluer le rôle d'une révolution dans l'évolution du discours de la déraison. Prix Femina essai 2011.
L'homme qui se prenait pour Napoléon . Pour une histoire politique de la folie . Au lendemain du retour des cendres de Napoléon Ier, en 1840, le directeur de Bicêtre voit arriver dans son asile quatorze nouveaux « empereurs ». Tous les fous, dit-on, se prennent pour Napoléon. Que disent les archives ? Et pourquoi Napoléon, mieux que Louis XIV ?. Le docteur Esquirol prétendait pouvoir raconter l'histoire de France à partir des registres des asiles. Laure Murat a voulu relever le défi, à travers une passionnante enquête sur les rapports entre histoire et folie. On y découvre le destin de l'horloger décapité, persuadé d'avoir « perdu la tête » sous la guillotine et de vivre avec une tête de remplacement. On y retrouve aussi des personnages célèbres, comme Théroigne de Méricourt, dont la folie a été a posteriori attribuée à son engagement révolutionnaire.. Idéologie ou pathologie ? Comment délire-t-on l'histoire ? Que signifie la « raison » d'État face à la « folie » révolutionnaire ? Ces interrogations courent tout au long du XIXe siècle, qui invente aussi bien la « monomanie orgueilleuse » des ambitieux de la Restauration que la « maladie démocratique » des communards, et brouille les frontières entre passion politique et débordement maniaque.. Personne n'avait encore entrepris ce travail, fondé sur des archives inédites et des centaines d'observations médicales, qui pose les jalons d'une nouvelle réflexion sur l'histoire et son imaginaire..