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Un choix de textes du linguiste et philosophe russe qui éclairent son parcours mouvementé : d'abord des extraits d'un livre interrompu en 1922 abordant la description phénoménologique de l'acte de création, puis un texte écrit entre 1936 et 1938 alors qu'il travaille à un ouvrage sur Goethe, et enfin des réflexions sur les genres du discours et l'état des études littéraires.
Esthétique de la création verbale . Au fil des publications, la figure de Mikhaïl Bakhtine (1895-1975) apparaît comme l'une des plus fascinantes et des plus énigmatiques de la culture européenne du milieu du XXe siècle.. On peut en effet distinguer, comme Tzvetan Todorov dans sa présentation, plusieurs Bakhtine : après le critique du formalisme régnant, le Bakhtine phénoménologue, auteur d'un tout premier livre sur la relation entre l'auteur et son héros ; le Bakhtine sociologue et marxiste de la fin des années vingt, qui apparaît dans les complexes Problèmes de la poétique de Dostoïevski ; le Bakhtine des années trente, marquées par le Rabelais et les grandes explorations culturelles dans le domaine des fêtes populaires, du carnaval, de l'histoire du rire ; le Bakhtine « synthétique » des derniers écrits, sans parler de bien d'autres possibles.. Les textes ici retenus proviennent de trois moments importants de cette riche carrière et permettent de l'éclairer. Des extraits d'abord d'un livre interrompu en 1922, probablement sa première grande oeuvre, description phénoménologique de l'acte de création. Le texte suivant, écrit entre 1936 et 1938, date du moment où l'auteur travaillait à un livre sur Goethe, qui a disparu. Les derniers enfin jalonnent la période finale, réflexions sur « les genres du discours », l'état des études littéraires et tous les sujets qui ont intéressé Bakhtine dans son parcours mouvementé..