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La crise des subprimes a démontré que le discours économique prévaut sur toute idéologie sociale. Le journaliste retrace la chronologie de l'installation des marchés comme valeur sacrée régissant le monde. Il compare la structure de la sphère financière à l'architecture de l'Eglise, identifiant les banquiers au clergé, les valeurs cardinales à la liberté d'entreprendre et les marchés aux dieux.
Comment l'économie est devenue religion . Partout dans le monde, les responsables jurent lutter contre le changement climatique. Dans le même temps, ils favorisent les activités qui en sont la cause, pensant qu'une croissance matérielle infinie est possible dans un monde fini. Cette croyance est issue de la pensée économique dominante, qui semble avoir pris, dans l'Occident post-religieux, la place du sacré. Jusqu'à remplir toutes les fonctions d'une religion d'État.. Son culte a pour principe divin le Marché, dont l'appétit n'est apaisé que par la croissance. Il a pour valeur cardinale la liberté d'entreprendre, pour idéal l'équilibre et pour credo l'infinitude du monde, condition à la satisfaction des dieux. Il a ses temples, ces Bourses où valsent les indices, reflets des humeurs divines. Il a ses rites de consommation ; il a son clergé - la finance - et ses archiprêtres - les banquiers centraux, seuls capables d'apaiser la colère des dieux.. L'économie a acquis l'autorité dont était investie la religion. Elle ne s'attaque plus à l'astronomie et à la biologie, comme le christianisme avant elle, mais s'en prend à l'écologie et à toutes les sciences qui fixent des limites au Marché.. Une fascinante enquête au coeur du système économique qui nous régit..