* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
'Des ordres fusent, des insultes du genre on va l’éduquer ce fils de pute. Le moteur de la jeep militaire crache une fumée insupportable. C’est l’époque où l’on vit dans la peur, où l’on parle à voix basse, en soupçonnant les murs de retenir les phrases prononcées contre le régime, contre le roi et ses hommes de main. Avant de repartir, l’un des deux soldats dit à mon père : Demain ton rejeton doit se présenter au camp d’El Hajeb, ordre du général. Voici le billet de train, en troisième classe. Il a intérêt à ne pas se débiner.' En 1965, sous le règne d’Hassan II au Maroc, quatre-vingt-quatorze étudiants sont arrêtés pour avoir manifesté en faveur de la démocratie. Pendant dix-neuf mois, ils sont enfermés, humiliés, maltraités. Tahar Ben Jelloun a été l’un d’eux. La punition raconte au plus près ce que furent ces longs mois, qui le marquèrent à jamais et le firent secrètement naître écrivain.
Tahar Ben Jelloun est né à Fès en 1944. Il s’installe à Paris dès 1971, publie ses poèmes chez Maspero et voit son premier roman, Harrouda , édité par Maurice Nadeau aux Éditions Denoël en 1973. Poète et romancier, auteur notamment de L’enfant de sable et de sa suite La nuit sacrée , qui a obtenu le prix Goncourt en 1987, Partir , Le bonheur conjugal et L’ablation .