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Cet essai revisite le genre de la nature morte comme lieu idéal du dialogue entre le vivant et le non-vivant. Il invite à repenser l'histoire et la géographie de la représentation des choses par les artistes, depuis la préhistoire jusqu'à l'art contemporain, montrant de quelle manière elle est un bon observatoire des sensibilités.
Laurence Bertrand Dorléac est historienne de l'art et professeure à Sciences Po, où elle dirige le séminaire Arts & Sociétés. Elle a publié de nombreux ouvrages, notamment, aux Éditions Gallimard, L'ordre sauvage (2004), Après la guerre (2010), Contre-déclin (2012). Elle est également commissaire d'exposition, dont, en 2022, Les Choses : Une histoire de la nature morte depuis la Préhistoire jusqu'à nos jours au musée du Louvre.
Ce livre revisite de fond en comble le genre de la nature morte comme lieu idéal du dialogue entre le vivant et le non-vivant, entre nous et les choses, entre présent et passé. Il invite à repenser l'histoire et la géographie de la représentation des choses : il remonte à la Préhistoire et ouvre des frontières sur d'autres contrées que l'Europe et les États-Unis. Il établit des correspondances entre les arts contemporains et les arts anciens en montrant de quelle manière les choses représentées par les artistes sont un bon observatoire des sensibilités.
Cet essai est aussi une histoire de la tension entre l'abondance et son contraire, entre l'être et l'avoir depuis que l'on accumule des vivres, des outils, des armes, des proies, des vêtements, des parures, des choses désirables. Il est fondé sur l'observation des oeuvres d'art des peintres, sculpteurs, photographes et cinéastes (anonymes, Piraïkos, Mu Qi, Aertsen, Spoerri, Gupta, Tati, Tarkovski) et sur la pensée des savants (Philostrate, Marx, Weber, Sterling, Barthes, Latour, Appadurai), et est traversé par l'esprit des poètes et des écrivains (Montaigne, Deubel, Baudelaire, Hugo, Michaux, Ponge, Perec).