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La brièveté de son œuvre (3326 vers seulement) et de sa vie (il disparaît vers l’âge de trente ans, en 1463) a fait de Villon une légende. Pourquoi ses vers hantent-ils nos mémoires depuis plus de cinq siècles?Villon : une poésie du quotidien. Lui qui a connu la prison et côtoyé la mort, parle d’expérience. Il est temps pour lui de régler ses comptes. 'Je, François Villon' : le caractère autobiographique assumé, dans une revendication de tous les excès, nous frappe par sa modernité et son audace. A l’opposé de l’amour courtois, Villon est un amoureux de Paris, du Paris nocturne des mauvais garçons et des filles de mauvaise vie, des déambulations et des tavernes, où riches et pauvres, jeunes et vieux, hommes et femmes sont fondus dans une même mélancolie. 'Mais où sont les neiges d’antan?' Poésie de l’universel : celle du bonheur fugace et de l’amour éphémère. Poésie du corps, matérialiste et profane, qui célèbre la vie sans craindre la mort. 'Autant en emporte le vent!' Sous l’apparente simplicité de ses vers se cachent une complexité formelle et une profondeur de sens, où le lyrisme côtoie la satire, où l’ironie allège tout ce qui pèse, dans le grand éclat de rire du pendu.Au-delà de la légende du poète maudit, écoutons la beauté entêtante de sa poésie.
Né à Paris vers 1431, François de Montcorbier est reçu bachelier de la faculté des Arts en 1449 et maître ès-arts en 1452. D'étudiant chahuteur, il devient hors-la-loi et fait plusieurs séjours en prison. Il disparaît en 1463 après avoir été banni. On ne sait ni où, ni quand, ni comment il mourut.