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Un plaidoyer initialement paru en 1983 dans Le débat défendant la place de l'Europe centrale dans l'Occident. L'écrivain reproche à cette dernière de ne prendre en compte que le régime politique des pays du bloc de l'Est et non leurs traditions culturelles. Le texte est précédé d'un discours de l'auteur lors du Congrès des écrivains tchécoslovaques de 1967.
Un occident kidnappé . Ou la tragédie de l'Europe Centrale . Aussitôt paru dans Le Débat, en novembre 1983, cet article, traduit dans toutes les langues européennes, a sonné comme un plaidoyer et une accusation. Plaidoyer pour la défense de l'Europe centrale (Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie), qui par sa tradition culturelle appartient tout entière et depuis toujours à l'Occident, mais que celui-ci ne voit plus qu'à travers son régime politique, ce qui n'en fait qu'une partie du bloc de l'Est. Une culture qui n'est pas l'apanage d'une élite, mais la valeur vivante autour de laquelle se regroupe le peuple. Une accusation, car la tragédie de ce foyer des « petites nations », qui se savent périssables, est en fait celle de l'Europe elle-même qui ne veut pas le voir et ne s'est même pas aperçue de leur disparition. N'est-ce pas là un des signes de sa propre disparition ? La valeur du texte ne vient pas seulement de son habileté démonstrative, mais de la voix si personnelle, véhémente, angoissée de l'auteur, Milan Kundera, qui apparaît alors comme un des plus grands écrivains européens. Le voilà remis à la disposition du lecteur d'aujourd'hui, présenté par Pierre Nora, et précédé d'un texte inconnu du public français, le discours du jeune Kundera au Congrès des écrivains tchécoslovaques de 1967, en plein Printemps de Prague, présenté par Jacques Rupnik.