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C'est une oeuvre de combat qui engage une bataille dont le Moyen Age ne verra pas la fin : la lutte contre l'averroïsme qui a envahi l'université parisienne et qui menace l'hégémonie du christianisme. Sur un plan philosophique, l'averroïsme renvoie à la thèse de l'"unité de l'intellect".
Quand, en 1270, Thomas d'Aquin rédige le De l'unité de l'intellect, il lui reste à peine quatre ans à vivre. C'est une œuvre de combat qui engage une bataille dont le Moyen Age lui-même ne verra pas la fin : la lutte contre l'averroïsme.. Depuis trois ans, Bonaventure tonne contre les philosophes de la faculté des arts. L'ancien maître de Thomas, Albert le Grand, entre en lice. Il sera bientôt rejoint par l'évêque de Paris, Etienne Tempier. Pourquoi cette agitation ? Thomas lui-même nous répond : une erreur a envahi l'université parisienne - il faut la réfuter. Son auteur ? Averroès. Ses partisans ? des chrétiens latins qui font profession d'ignorer leur christianisme et de mépriser leur latinité. En un mot : des averroïstes. Quelle erreur ? l'«unité de l'intellect» et l'affirmation, fascinante mais paradoxale, que l'«homme ne pense pas». C'est contre cette thèse redoutable et contre ceux qui s'en font les défenseurs tel Siger de Brabant, que Thomas part en guerre, tentant de déconstruire l'averroïsme en reconstruisant Aristote. Ce faisant, il livre l'une des œuvres majeures de la philosophie occidentale, un modèle d'exégèse et d'argumentation..