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Les personnages de la première pièce russe écrite en 1897 vivent à la campagne et s'enlisent dans l'ennui, la haine ou encore l'amour. La deuxième pièce est un drame russe mettant en scène les soeurs Olga, Macha et Irina dont le rêve commun est de quitter la maison familiale de province pour retourner à Moscou.
En quoi consiste le bonheur? Est-il à notre portée? Dans Oncle Vania (1897), les personnages s'interrogent. Aux élans d'espoir et de joie succèdent l'abattement et la détresse. Le dégoût d'être laid, vieux, malade. L'ennui d'habiter en province, où jamais rien ne se passe; de travailler comme un forcené, sans reconnaissance aucune. La douleur d'aimer sans retour. La fadeur de ne pas aimer. Ailleurs, à une autre époque, dans d'autres circonstances, peut-être, ils auraient pu être heureux... Bien sûr, il y a la révolte, la tentation du meurtre, celle du suicide. Mais en vain. La vie est là, amère et crue: on s'y enlise. «Vous dites que la vie est belle. Oui, mais si ce n'était qu'une apparence! Pour nous, les trois soeurs, la vie n'a pas encore été belle, elle nous a étouffées, comme une mauvaise herbe», affirme Irina dans Les Trois Soeurs (1901). Son rêve le plus cher, partir à Moscou, restera inaccompli.. Que nul ne vienne chercher, dans ces pièces de Tchekhov, un héros classique, ou un geste grandiose; car ainsi que l'affirmait le dramaturge: «Dans la vie, les hommes ne se tuent pas, ne se pendent pas, ne se font pas des déclarations d'amour à tout bout de champ. Ils ne disent pas à tout instant des choses pathétiques. Ils mangent, ils boivent, ils se traînent et disent des bêtises. Et voilà, c'est cela qu'il faut montrer sur scène.»
. Traduction d'Arthur Adamov, révisée par Michel Cadot Présentation par Michel Cadot
. Couverture: Virginie Berthemet..