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Théâtre de la Porte Saint-Martin, 7 février 1910 : le rideau se lève sur Chantecler. Depuis plus de cinq ans, la nouvelle pièce de l’auteur de Cyrano est sans cesse annoncée, puis remise à plus tard : ce jour-là, le Tout-Paris s’est déplacé pour la découvrir enfin. Mais très vite, la perplexité gagne la salle. Point de décor historique ici, ni de personnage héroïque : la scène est une basse-cour ; les personnages, des poules, des dindons, des canards, des lapins, des crapauds. Et le héros ? Un coq, Chantecler, persuadé que c’est son chant, chaque matin, qui fait lever le soleil…Chantecler connut tout au plus un succès d’estime ; après cette pièce, le « roi de la Belle Époque », déçu et incompris, se détourna peu à peu du théâtre. Et pourtant, la poésie de Rostand, nourrie du Roman de Renart et des Fables de La Fontaine, y apparaît dans toute sa splendeur – la tirade du coq, quoique méconnue, rivalise de génie avec celle du nez : « Oui, Coqs affectant des formes incongrues,/Coquemars, Cauchemars, Coqs et Coque ci grues/Coiffés de cocotiers supercoquentieux…/– La fureur comme un Paon me fait parler, Messieurs ! »Cette féerie animalière détonante et cocasse, qui traite des affres de la création artistique, est un véritable chef-d’oeuvre.