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En 1878, à l’occasion du centenaire de la mort de Voltaire, Nietzsche lui dédie son dernier ouvrage, Humain, trop humain. Malgré cet hommage éclatant, la parenté des deux esprits a longtemps été négligée. C’est toute l’ambition de cet essai d’éclairer une rencontre essentielle de notre modernité.Nietzsche et Voltaire : il s’agit d’une « lettre volée », aussi centrale qu’inaperçue, une de ces lettres qui établissent une filiation oubliée. Elle nous rappelle d’abord quel implacable combat avec l’oppression religieuse a été le foyer de nos libertés. Le regard de Nietzsche nous rend l’audace de Voltaire. Dans ce détour créateur, Voltaire apparaît comme l’aboutissement d’une civilisation capable d’engendrer une indépendance d’esprit exceptionnelle dans l’histoire humaine. Par-delà un siècle de romantisme, Nietzsche renoue avec cette polémique contre l’obscurantisme et pourchasse le « fanatisme moral ».Son « Dionysos contre le Crucifié ! » prolonge la devise de Voltaire : « Écrasez l’Infâme ! ». Ces Lumières retrouvées montrent que la liberté n’a pas seulement été une affaire d’État, peu à peu cristallisée dans la notion de laïcité, mais une affaire de philosophes. Une affaire de goût, de courage et d’humour.
Né en 1972, normalien et agrégé de lettres classiques, Guillaume Métayer est chercheur au CNRS. Traducteur du hongrois, il vient de donner les poèmes d’Attila József, Ni père ni mère, aux éditions Sillage.