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G. Pommier montre comment les neurosciences et la psychanalyse peuvent s'articuler et s'enrichir. Il explique de quelle manière le langage modélise le corps, pourquoi le cerveau n'est pas un ordinateur, et met en avant l'enjeu au coeur du débat : la liberté de l'homme.
Les recherches sur le cerveau ont tant progressé ces dernières années que la conception de l'homme en est bouleversée : le corps ne serait plus qu'une «machine» dont il suffirait de réparer les rouages en cas d'avarie ; les sentiments comme l'amour, le désir, des créations comme la poésie, ne seraient plus qu'une question d'hormones et de connexions nerveuses ; quant à l'activité psychique, les rêves, l'inconscient, les symptômes, de bons médicaments les disciplineraient. Éternel débat du corps et de l'esprit que les neuroscientifiques invitent les psychanalystes à remettre sur le métier. À tel point qu'une question se pose avec de plus en plus d'insistance : peut-il y avoir deux approches différentes, voire contradictoires, d'un même phénomène ?. Ce livre fait justice de cette opposition infondée, qui doit surtout sa force à une méconnaissance des processus cérébraux et de la vie psychique. Il ne viendrait pas à l'idée d'un psychanalyste de nier l'importance des processus organiques : comment la puissance psychique se dispenserait-elle des potentialités du corps ? Dès ses débuts, la psychanalyse a subverti cette opposition grâce à l'une de ses découvertes majeures : celle de la pulsion, qui anime le psychique en même temps qu'elle intègre le somatique, et dialectise au point de l'invalider toute opposition entre le mental et le cérébral.. Mais il y a plus sensationnel encore, car nombre de découvertes de la neurophysiologie apportent de l'eau au moulin de Freud. Sans l'avoir cherché, les neurosciences montrent comment le langage modélise le corps beaucoup plus profondément que le symptôme hystérique ne le laissait prévoir. Cette mise en tension du corps par le langage est si importante que nombre de résultats de la neurophysiologie ne peuvent être interprétés sans la psychanalyse. Plusieurs questions aussi essentielles que celle de la conscience, par exemple, demeurent insolubles sans le concept d'inconscient.. En mesurant l'apport des neurosciences à la psychanalyse, on commence à avoir une idée plus précise de ce qu'est un «sujet», mais aussi de ce corps dont nous sommes si conflictuellement les curieux locataires..