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Les philosophies de la musique à l'âge classique engagent une réflexion sur la représentation, dans ses aspects épistémologiques, sociaux et politiques. Elles illustrent concrètement le passage du rationalisme du XVIIe siècle à l'empirisme des Lumières.
«Plaintes et soupirs» du lamento d'Arianne : depuis Monteverdi, la musique doit exercer une «aimable tyrannie sur l'âge». La naissance de l'opéra à l'âge classique se marque par une réflexion sur les ressorts des passions que la mélodie a charge de produire (Descartes). A ce titre, l'expérience musicale constitue un lieu privilégié pour le philosophe qui cherche à démonter les mécanismes de l'affectivité humaine : les passions dont joue la musique sont d'abord ancrées dans le corps, auquel s'applique la physique. C'est pourquoi la musique devient un objet pour la philosophie, qui convoque les grandes conceptions de la science classique (Beeckman, Galilée et Mersenne). Mais l'étude de la cause des passions vise à manipuler le cœur du spectateur, c'est-à-dire à produire un effet (Rameau et Rousseau s'accordent sur ce point). La musique est exemplaire, parce qu'elle soulève de manière transversale un grand nombre de problèmes qui agitent l'anthropologie des Modernes : la référence à la nature, la possibilité de l'imitation, la transformation des passions. Les philosophies de la musique à l'âge classique engagent donc une réflexion sur la représentation, dans ses aspects épistémologiques, sociaux et politiques. Elles illustrent concrètement le passage du rationalisme du XVIIe siècle à l'empirisme des Lumières..