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Après un rappel des rapports de la pensée de J.G. Fichte (1762-1814) avec le platonisme, présente la dernière philosophie de Fichte, la réception par le philosophe de L'exposition de mon système de la philosophie de Schelling (1801), sa philosophie de la philosophie avec Doctrine de la science (1804) et sa conception de l'émancipation spéculative et politique.
En 1806, Fichte relève que l'émancipation moderne de l'humanité par le développement de la libre intelligence suscite chez certains philosophes une résistance réactionnaire dont le mot d'ordre est celui d'une pensée inconsciente et impersonnelle. S'en remettre à la puissance de la nature qui pense en lui, voilà la méthode du penseur réactionnaire. La remarque vise bien sûr la Naturphilosophie de Schelling. Mais, au-delà de la polémique, c'est la signification historique des philosophies critiques de la subjectivité qui est interrogée ; de ces philosophies, qui, comme celle de Deleuze, font de l'involontaire et de l'impersonnel la plus grande aventure de la pensée.. A partir de sa réception critique, en 1801, de l'Exposition de mon système de la philosophie de Schelling, où s'amorce ce que l'on a appelé le «tournant spéculatif» de l'idéalisme allemand, Fichte consacre toute son oeuvre à défendre, contre cet idéal d'inconscientisation, le principe de la spéculation comme libre réflexion consciente de la pensée sur son propre procès. Le présent ouvrage se propose de saisir les aspects fondamentaux de cette défense, d'abord dans l'exposé spéculatif de la Doctrine de la science de 1804, où Fichte accomplit à son plus haut point la philosophie de la philosophie, ensuite dans la philosophie appliquée des Caractères de l'époque actuelle (1806) et de la Doctrine de l'État (1813), où l'émancipation spéculative prépare et accompagne l'émancipation politique et religieuse..