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Ce livre entend contribuer à faire entrevoir que tout humain, quel qu'il soit, possède une dignité propre, au sens que Kant a donné à ce terme : ce qui est au-dessus de tout prix et n'admet nul équivalent, n'ayant pas une valeur relative, mais absolue.
Immoler «à l'être abstrait les êtres réels» (B. Constant) - exclure tels ou tels humains de l'humanité -, notre siècle l'a magistralement réussi. Auschwitz a tué l'innocence du concept d'«humanité». Pourtant, comme principe et comme événement, Auschwitz n'est peut-être pas mort, puisque s'obscurcit la claire conscience de la dignité de l'homme. Car aujourd'hui l'hymne même à la liberté sert à cautionner les pires atrocités en des guerres fratricides, et c'est l'hymne à la dignité de la personne, tel que le célèbre une certaine bio-éthique, qui couvre l'exclusion hors de l'humanité des embryons, des comateux, des malades mentaux, des nouveau-nés, etc., bref de certains humains.. Ce livre entend contribuer à faire entrevoir que tout humain, quel qu'il soit, possède une dignité propre, au sens que Kant a donné à ce terme : ce qui est au-dessus de tout prix et n'admet nul équivalent, n'ayant pas une valeur relative, mais absolue. Contrairement à une opinion reçue, c'est très vite, en Orient comme en Occident, bien avant les Lumières, que la dignité humaine a imposé à la conscience de reconnaître même aux plus faibles une noblesse particulière. Antigone en offre la figure exemplaire, qui défend, au nom de «lois non écrites», l'appartenance à la commune humanité même du cadavre de son frère. Et, loin que la culture scientifique rende caduques ces conceptions, elle permet de mieux les justifier.. L'humanité n'accueillera, dans le futur prochain, tout homme que si nous savons repenser la relation du corps à son âme, de la liberté à la pensée, du sens à lui-même, de la politique à l'amitié. On essaie, ici, d'y travailler.. Cet ouvrage a été couronné en 1996 par le prix La Bruyère de l'Académie française..