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Pour les hégéliens, les mots ne sont que des enveloppes vides dont la présentation soignée recouvre des idées sobres parfois banales. Examiner le rapport de l'humanité au langage et à l'objectivité revient à rendre raison de la manière dont on passe de façon cohérente d'une aversion pour le langage à son utilisation comme argument important en faveur de l'objectivité de la science.
Les mots ne sont rien, c'est de la pacotille, et c'est pour cela qu'il ne faut pas trop y tenir. Pour le falsificationniste lui-même, ce ne sont que des ustensiles à propos desquels on concède que seul importe le contenu. Tout cela, on le reconnaîtra, est fortement négatif, et dans le contexte de 1934 lorsque paraît la logique de la découverte scientifique, et dans celui d'aujourd'hui où la philosophie analytique couvre un territoire non négligeable du travail philosophique. Et pourtant, au bout du raisonnement, les ustensiles se révèlent avoir quelque importance. Et c'est peu dire, car on risque bien de ne pas pouvoir se passer du langage-véhicule, en raison précisément de ce qu'il véhicule, et que cela est finalement d'un si grand intérêt. Examiner le rapport de l'humanité au langage et à l'objectivité revient alors en quelque sorte à explorer un paradoxe, celui du recours à la pacotille des mots, c'est-à-dire à rendre raison de la manière dont on passe de façon cohérente dans la philosophie poppérienne d'une certaine aversion pour le langage, à l'utilisation de celui-ci comme argument important, décisif, en faveur de l'objectivité de la science. il s'agit en somme d'expliquer comment, en en refusant certains usages et certaines doctrines, on peut retrouver et tirer parti des vertus cardinales du langage..