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Le croisement de la théorie d'Husserl de l'objet intentionnel et de l'analyse de Heidegger de l'outil construit une métaphysique nouvelle qui veut promouvoir un réalisme radical. Il y a une tension constante entre le lexique traditionnel de la phénoménologie et les innovations conceptuelles propres à la philosophie centrée sur l'objet. La création verbale est un levier de la conceptualisation.
Qu'est-ce qu'une chose ? «Question déjà ancienne. Elle n'est toujours neuve que parce qu'il faut sans cesse la poser à nouveau», observait Heidegger.. C'est le traitement de cette question fondamentale de la métaphysique qu'entreprend, à nouveaux frais, Graham Harman en proposant une théorie originale de l'objet compris comme une unité autonome et concrète. Un objet, en effet, n'est jamais épuisé par l'usage ou la connaissance que j'en prends. Sa réalité ne se réduit pas non plus aux interactions qu'il peut avoir avec les autres objets qui l'entourent. Il outrepasse toute perspective et toute synthèse qui prétendraient le soumettre, possédant un «en soi» qui, enfoui dans les profondeurs mêmes de l'être, en assure l'altérité radicale. La question Qu'est-ce qu'une chose ? en cache donc une autre, plus inquiétante : Comment penser ce qui, du réel, ne se montre en aucun cas ?. Rouvrant un dossier qui semblait clos depuis la mise au ban de la «chose en soi» kantienne, l'auteur trouve dans la phénoménologie les concepts de base de cette remarquable aventure ontologique : dans la pensée husserlienne de l'objet intentionnel et, plus encore, dans l'analyse heideggérienne de l'outil dont Graham Harman suggère la continuité avec le thème mystérieux du «Quadriparti». C'est alors que l'objet pourra se laisser penser dans toute sa profondeur, réalité multipolaire et conflictuelle, à la fois manifeste et retirée, dont le présent ouvrage dessine la carte inédite.. Olivier Dubouclez.