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A partir d'une analyse des films de Michael Haneke, l'essayiste propose une réflexion sur le mal tel que représenté au cinéma. Elle insiste sur la valeur cathartique des images d'horreur, le septième art agissant comme un réservoir de faux souvenirs permettant de construire la psyché du spectateur.
Éthique du Mikado . « Les films de Haneke nous rappellent qu'à chaque fois que nous posons un acte, nous avons ce choix infiniment précieux : le choix de pouvoir renverser la marche vers le pire. Savoir qu'à chaque instant possible nous avons su triompher de cette pente du mal est une condition absolument suffisante pour nous apporter beaucoup de joie. Et c'est une joie plus grande, plus vaste et plus profonde, qui nous permet d'apporter aux autres une joie plus grande, plus vaste et plus profonde, précisément parce que cette joie n'oublie jamais qu'elle s'est frayée un chemin dans la nuit, sous la glace, en dépit d'un impensable qui voulait notre anéantissement ou qui nous faisait vouloir l'anéantissement de l'autre. Qu'il nous faille, parfois, accéder à cette connaissance supplémentaire par les gouffres, qu'il nous faille creuser la neige et la glace jusqu'à voir la terre, qu'il nous faille faire des voyages autour du monde et voir si le paradis n'est pas ouvert, peut-être, par derrière, est, du moins quand le hasard nous l'accorde, indépendamment de nos mérites, indépendamment de l'étendue de nos souffrances, indépendamment de nos talents, une seconde chance. »
Suivi d'un entretien inédit avec Michael Haneke.