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La philosophe envisage les débats bioéthiques contemporains du point de vue de la philosophie politique et propose de dépasser l'éthique de l'autonomie pour promouvoir une éthique de la vulnérabilité.
Corine Pelluchon, professeur de philosophie à l'université de Franche-Comté. Spécialiste de philosophie politique et d'éthique appliquée, elle est notamment l'auteur d'Éléments pour une éthique de la vulnérabilité. Les hommes, les animaux, la nature (Le Cerf, 2011. Grand Prix Moron de l'Académie française 2012).
«Le respect de l'autonomie individuelle est en médecine ce que les droits de l'homme sont dans la vie civile. Il permet de lutter contre toute forme de discrimination et d'exploitation des populations vulnérables. Il garantit le respect de l'individu considéré comme une personne et une fin en soi, et non comme un simple moyen qui serait utilisé par un homme doté d'un pouvoir et d'un savoir supérieurs [...]. Ces principes indiscutables sont une des assises de notre civilisation. Pourtant, on peut se demander si le principe d'autonomie, dont le succès sera solidaire, dans les années 1970 - au moment même où le mot bioéthique apparaît -, d'un mouvement général de contestation de l'autorité et d'érosion de la confiance, suffit à garantir le respect du malade.»