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Une théorie de la modernité, nourrie de références philosophiques, selon laquelle les sociétés contemporaines s'inspirent d'une éthique et d'une conception du monde protestantes. Le postmodernisme et la valorisation du loisir relèvent, selon l'auteur, d'un réveil de la foi distinct de la croyance religieuse, et conduisent à rapprocher la figure de l'artiste avec celle du pasteur.
Pourquoi Maître Yoda dit-il qu'il faut «croire» en la Force, dans La Guerre des Étoiles ? Pourquoi l'une des premières équipes de football a-t-elle choisi de s'appeler les Corinthiens ? Pourquoi Philip K. Dick pensait-il que les premiers chrétiens vivaient encore parmi nous ? Pop Théologie suggère que c'est parce que la société du spectacle, des loisirs et de la consommation doit sa forme à la religion, et plus particulièrement à cette éthique protestante que Max Weber avait déjà repérée dans «l'esprit du capitalisme». Loin d'être l'ultime manifestation du désenchantement du monde, notre postmodernité relève d'un mouvement de Réveil de la foi : celui qui vit le dix-neuvième siècle se passionner pour la Réforme, cinq siècles après Luther. Ce qu'il nous faut désormais comprendre, c'est pourquoi les artistes contemporains sont des tricksters et des pasteurs, en quoi Bartleby est à la fois copiste à Wall Street et «le nouveau Christ ou notre frère à tous», selon la formule de Gilles Deleuze, et comment Nietzsche peut à bon droit se dire le plus grand des immoralistes en même temps que le premier des élus. Autrement dit : pourquoi nous sommes désormais tous des protestants, même, ou plutôt surtout, quand nous ne croyons pas..