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A partir d'un fait divers, le meurtre d'un militant communiste par cinq SA dans un bourg de Silésie en 1932, l'historien montre comment Hitler met fin à l'Etat de droit qui prévalait encore à la fin de la République de Weimar en faisant commuer la peine des assassins.
Quand la République de Weimar est-elle morte ? On retient généralement un événement central : l'appel à la chancellerie, à Berlin, d'Adolf Hitler. On ne prête guère d'attention à un autre fait, provincial, obscur : l'assassinat violent, dans un bourg reculé de Silésie, d'un ouvrier communiste par cinq SA ivres et brutaux. Débordé par une base impatiente et altérée de pouvoir, Hitler fait une entorse à son légalisme proclamé et prend fait et cause pour les assassins. Devant la menace, le gouvernement commue la peine des meurtriers. L'État de droit prend fin : les nazis revendiquent une nouvelle légalité, qui fait des meurtriers des soldats et d'un crime, un acte de guerre ou de justice. Ce fait divers invite à une histoire politique et culturelle de la République de Weimar, mais aussi du parti nazi : le contentieux entre la base SA et la hiérarchie du parti dévait être réglé plus tard, lors de la Nuit des longs couteaux..