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Une exploration des représentations de la guerre dans l'histoire de la philosophie, de Platon à Derrida. L'auteur montre comment les philosophes échouent parfois à définir l'enjeu guerrier, excluant les figures de l'esclave et du colonisé, en s'appuyant sur des théories marginales comme le matérialisme machiavélien, la déconstruction ou encore la pensée romaine.
Thomas Berns est professeur de philosophie politique à l'Université de Bruxelles. Spécialiste de la Renaissance et philosophe du politique, du droit et des normes, il est notamment l'auteur aux Puf de Gouverner sans gouverner. Une archéologie politique de la statistique (2009).
La guerre des philosophes
La guerre peut-elle être un objet de la philosophie ?
Si la réalité guerrière obsède les philosophes, elle leur oppose néanmoins une résistance permanente. En parcourant les représentations de la guerre produites de Platon à Clausewitz, et en mettant à nu les stratégies constantes et les impensés qui les sous-tendent, on constate que le philosophe n'a cessé de manquer un enjeu guerrier qu'il ne peut toucher qu'en le neutralisant. Quelques figures à la fois persistantes et exclues de ces philosophies de la guerre - l'esclave, le pirate, le colonisé... -, de même que des pratiques philosophiques restées plus marginales - la pensée romaine, le matérialisme machiavélien, la déconstruction... -, permettent cependant de bousculer ce discours neutralisant et, ce faisant, de révéler une certaine compromission de la philosophie dans la guerre.