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L'auteure analyse les éventuels risques et avantages liés au rapprochement entre l'art et les sciences humaines. Elle montre que de plus en plus d'artistes apportent leur contribution à la recherche historique, sociologique ou anthropologique, avant d'étudier les origines de cet amalgame.
Carole Talon-Hugon est professeur de philosophie à l'Université de Paris- Est Créteil et membre honoraire de l'IUF. Elle préside la Société française d'esthétique et dirige la Nouvelle Revue d'Esthétique. Elle est notamment l'auteur aux Puf de L'Art sous contrôle (2019), Les Théoriciens de l'art (2017), Morales de l'art (2015) et Une histoire personnelle et philosophique des arts en 5 volumes (2013-2018).
L'artiste en habits de chercheur
Il fut un temps où les artistes entendaient magnifier le sensible ou exprimer leur intériorité. Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux affirment faire de la recherche et s'avancent sur les terres de l'histoire, de la sociologie ou de l'anthropologie. Le parcours de Ferran Adrià, tour à tour cuisinier du célèbre restaurant El Bulli, représentant de l'Espagne à la Documenta de Kassel en 2007 et directeur d'un centre de recherche à l'université de Barcelone, est emblématique de ce double processus de dé-définition : de l'art d'une part, et de dérégulation des sciences humaines de l'autre.
Qu'est-ce que l'art et la science ont à gagner ou à perdre dans ce rapprochement ? Faut-il s'inquiéter pour la survie des normes de vérité dans le monde académique ? Carole Talon-Hugon propose une mise en perspective historique et critique de cet état de confusion contemporain lié au phénomène de « désartification » de l'art, mais aussi à une atmosphère intellectuelle proclamant l'effacement des frontières du vrai et du faux, du fait et de la fiction, de l'idéologie et du savoir.