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La critique de la classe politique naît souvent du désir d'être dirigé par les plus compétents et méritants. Sur la question de l'opportunité d'instituer un régime strictement méritocratique, Aristote, B. Pascal et A. de Tocqueville émettent une réserve étonnante. L'auteur explore les raisons de cette position et la manière dont ces philosophes envisagent la grandeur humaine.
Adrien Louis est professeur de philosophie au lycée et d'histoire politique à l'Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO). Docteur en philosophie politique, il est également l'auteur de Leo Strauss, philosophe politique (CNRS éditions, 2019).
Les meilleurs n'auront pas le pouvoir
Nous sommes volontiers critiques de nos gouvernants, révélant ainsi notre désir d'être dirigés par des individus de mérite, reconnus comme excellents. D'ailleurs, dans le cadre d'une activité professionnelle aussi bien qu'en politique, n'est-ce pas lorsque les dirigeants font preuve de qualités remarquables que les citoyens leur reconnaissent pleinement le droit de les commander ? Ainsi semblerait-il naturel, et même désirable, d'instituer le pouvoir des meilleurs. Pourtant, Aristote, Pascal et Tocqueville, trois auteurs qui se montrèrent au plus haut point soucieux d'honorer et de préserver les grandeurs humaines, furent aussi très réservés sur l'opportunité d'instituer un régime strictement méritocratique. Cet ouvrage s'attache à comprendre leurs réserves, mais aussi comment ils envisagèrent la survie de la grandeur humaine, dans un monde qu'ils jugeaient incapable de lui donner une pleine autorité.