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L'autorité, la domination et l'emprise représentent, pour la psychologie collective comme pour la psychologie individuelle, trois figures du transfert et du contre-transfert. Les auteures montrent que la pulsion d'emprise, intriquée à la pulsion de destruction et tournée vers l'extérieur, devient volonté de puissance, mais que, sublimée, elle peut se transformer en pulsion de savoir.
Dans notre monde hyperconnecté, l'emprise semble pouvoir s'emparer de toutes les interactions sociales et menacer l'ensemble des rapports intersubjectifs. Derrière cette prolifération de sujets « sous emprise », nul doute que se profile le duo père-mère, ce couple dominant de l'enfance. La référence au toucher, mode d'échange le plus précoce qui soit entre l'adulte et le nouveau- né, ancre l'emprise dans les tout premiers temps de la vie. L'emprise est une mainmise. Selon Freud, elle ordonne la différence des sexes en assurant à l'homme une « prise » sur son objet sexuel. La « brutale pulsion d'emprise masculine » ne doit pourtant pas faire oublier la puissance de l'emprise au féminin. Parce qu'il n'est pas de relation qui y échappe, l'emprise est une notion qui interroge la psychanalyse elle-même, qu'il s'agisse de la pratique, du transfert ou de l'institution analytique..