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Hommage critique à J.-F. Lyotard, le seul philosophe non juif qui se soit engagé avec autant de détermination dans la compréhension d'"une tout autre histoire", celle d'un judaïsme qui rejette le mythe et les médiations et n'aspire à aucun pardon. Mais, estime-t-il à propos de la mémoire du génocide, dès lors que l'on tente de donner chair à l'indicible, on sombre dans la commémoration, l'oubli.
J'avais envisagé d'intituler ce livre: «Les questions juives de Jean-François Lyotard», car c'est bien le sujet ici traité: Levinas, Auschwitz, le Sinaï, Saint Paul... Autant de façons qu'eut Lyotard, à travers ces noms propres, de décliner un fidèle tourment quant à une tout autre histoire, celle «dont l'Europe ne veut rien savoir», et de tenter d'en maintenir au plus juste la pensée en se plaçant à distance aussi bien de la philosophie de l'histoire que de l'histoire historienne. Mais une telle orientation doit être questionnée, surtout quand celle qui interroge se demande: de quel droit?
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